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fut généralement habile, modérée et impartiale. Lord Elgin prit au sérieux son rôle de gouverneur constitutionnel : toute sa politique fut de laisser faire ses ministres, qu’il prit toujours, conformément aux règles du parlementarisme, dans la majorité de la Chambre élue. Il n’en fallait pas davantage pour lui assurer une belle page dans l’histoire du Canada et une grande place dans la reconnaissance du peuple canadien.

Il nous faut aussi mentionner, à la même époque, un grand mouvement d’émigration qui, parti d’Irlande à la suite de l’horrible famine qui sévit dans cette contrée en 1846-1847, jeta sur la terre du Canada près de cent mille malheureux, que décimèrent, pendant la traversée et à leur arrivée, la fièvre typhoïde et d’autres maladies épidémiques, suite de la misère et des privations. Une faible part de ces infortunés survécurent au fléau qui fit rage encore après leur débarquement sur la terre hospitalière du Canada ; mais l’historien aime à noter, pour l’honneur de l’humanité et du christianisme, le dévouement dont firent preuve, à cette occasion, les populations canadiennes, menacées elles-mêmes de la contagion, et au premier rang les membres du clergé de toutes les confessions. Dans la liste des victimes de leur charité, on trouve les noms du maire de Montréal, M. Mills, de l’évêque de Toronto, M. Power, du grand vicaire Hudon, de M. Chaderton, pasteur protestant, de M. Roy, curé de Charlesbourg, etc. (1847).

Les élections générales eurent lieu au commencement de l’année suivante (1848). Elles assurèrent le