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Néanmoins, ce ne fut que trois ans plus tard et sous le second ministère Baldwin-Lafontaine que la disposition qui proscrivait notre langue fut définitivement rapportée.

Mais, pendant qu’ils accordaient aux Canadiens français ces satisfactions surtout morales et nous pourrions ajouter toutes platoniques, les ministres assuraient aux habitants du Haut-Canada, sur lesquels ils s’appuyaient surtout, des avantages beaucoup plus réels, accordant à la province supérieure la plus grosse part des subsides pour les travaux publics, pour la construction de canaux, chemins, etc. — Le Haut-Canada recevait encore une somme de 40,000 livres sterling, à titre d’indemnité pour les pertes qu’il avait subies pendant les troubles civils ; pendant ce temps, le Bas-Canada, qui avait des réclamations au moins aussi justes à faire valoir, était renvoyé, pour le règlement de ses indemnités, aux calendes grecques.

Cependant lord Metcalfe, déjà saisi par les étreintes d’un mal qui devait le conduire au tombeau, avait demandé son rappel et, en attendant la nomination de son successeur, avait passé les rênes du gouvernement à lord Cathcart, commandant des forces militaires de l’Angleterre au Canada (1845). Le gouvernement métropolitain continua ce choix à titre provisoire et d’autant plus que l’état, fort tendu à ce moment, des relations de l’Angleterre avec les États-Unis pouvait faire désirer à la première de ces puissances de voir l’administration de la colonie entre des mains militaires.


Déjà quelques années auparavant (1841) des difficultés s’étaient élevées, entre la République américaine