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pierville où d’ailleurs la retraite menaçait d’être coupée, se dirigea vers Odeltown et il entra dans cette place, le 9 novembre, à la tête de 800 hommes armés ; mais le lieutenant-colonel Taylor le rejoignit et à la tête des troupes qu’il avait sous la main, lui livra un combat meurtrier : les insurgés furent défaits et Nelson gagna la frontière avec ceux qui purent le suivre. Les troupes anglaises firent plusieurs prisonniers, entre autres un jeune français, nommé Andelain, arrivé récemment dans le pays et qui s’était engagé dans les rangs des insurgés.

Quelques autres rassemblements d’insurgés, à Beauharnais, à Terrebonne, à Montarville, près de la rivière Chambly furent également dispersés. L’insurrection était finie, et si les insurgés, au début de cette seconde campagne surtout, avaient en plusieurs occasions compromis leur cause par des violences contre les personnes et les propriétés, ces violences purent paraître légères à côté des brutalités de la répression. Au dire de Garneau, sir John Colborne promena partout la torche incendiaire et ne laissa que ruines et que cendres sur son passage.

De retour à Montréal où le parti « loyalist » lui fit un accueil enthousiaste, Colborne établit des cours martiales pour juger les prisonniers qu’il ramenait avec lui et toutes les personnes suspectes qui avaient été déjà arrêtées précédemment. Sommaire fut la procédure devant ces conseils de guerre. Quatre-vingt-neuf accusés furent condamnés à mort, quarante-sept à la déportation, les biens des condamnés furent confisqués. Au milieu de ces exécutions sommaires, le Herald de Montréal trouvait moyen de plaisanter :