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essaya de les déloger, un feu bien nourri décima la compagnie et blessa mortellement le capitaine Markham ; l’assaut dut être abandonné.

Sur ces entrefaites, des gens de Saint-Roch, de Contrecœur et de Saint-Ours arrivèrent un peu après midi pour se joindre aux insurgés. Encouragés par ce renfort, ceux-ci prirent l’offensive et attaquèrent les soldats qui se trouvaient dans la grange et en arrière avec tant de furia, qu’ils parvinrent à les déloger, en leur faisant subir des pertes considérables ; les autres détachements furent aussi vivement houspillés et, après un combat de six heures, le colonel Gore fut forcé de battre en retraite, abandonnant la victoire aux insurgés, qui restèrent maîtres de sa pièce de canon, firent quelques prisonniers et poursuivirent l’ennemi jusqu’à l’entrée de Saint-Ours. D’après un témoin oculaire, le nombre des soldats tués, tant pendant l’action que pendant la poursuite, aurait été de trente. Les patriotes avaient perdu, de leur côté, sept morts, parmi lesquels un membre du Parlement, M. Ovide Perreault[1].

Vainqueurs dans le combat de Saint-Denis, les insurgés furent moins heureux du côté de Saint-Charles. Le colonel Witherall qui devait opérer de ce côté avait sous ses ordres sept compagnies d’infanterie et deux pièces d’artillerie, outre un piquet de cavalerie. Le 25 novembre, cette colonne arriva, après avoir reçu sur sa route quelques coups de fusil, devant les retranchements des insurgés au camp de Saint-Charles. Derrière ces retranchements, formés de troncs d’arbres recouverts de terre et appuyés à une grande maison

  1. L. N. Carrier, p. 77.