Page:Réveillaud - Histoire du Canada et des canadiens français, de la découverte jusqu'à nos jours, 1884.djvu/257

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de septembre se passèrent, en effet, de la part des Anglais en vaines démonstrations où tout se bornait à quelques bâtiments incendiés et à quelques hommes surpris et tués tant du côté ennemi que du nôtre. L’hiver approchait qui allait obliger les vaisseaux anglais à la retraite. « Le 12 septembre, dit M. Bernier, chacun regardait la campagne comme finie avec gloire pour nous. » Cependant Wolfe était résolu, avant d’abandonner la partie, à tenter un dernier effort pour prendre la ville à revers. Grâce à sa flotte puissante, il restait le maître de la navigation du Saint-Laurent et pouvait débarquer ses troupes, à son gré, sur un point ou sur un autre.

M. de Montcalm avait détaché M. de Bougainville, avec une colonne de 3,000 hommes, pour observer les mouvements des Anglais. Pour lui donner le change sur son vrai projet, qui était de débarquer à l’anse du Foulon, à un quart de lieue en amont de Québec, Wolfe remonta le Saint-Laurent jusqu’au cap Rouge, à trois lieues plus loin ; et, dans la nuit du 12 septembre, après avoir fatigué et dérouté les Français par de continuelles alertes, il redescendit le fleuve et débarqua ses troupes à l’improviste au pied des hauteurs d’Abraham qui touchent aux murs de Québec, et que leur escarpement même semblait protéger suffisamment contre toute attaque. En s’aidant des buissons et des ronces, les Anglais gagnèrent le sommet de la « plate-forme », y surprirent une sentinelle qui n’eut que le temps de lâcher son coup de fusil ; et, le lendemain, au matin, Montcalm apprenait avec douleur que 5,000 Anglais se trouvaient au niveau de la haute ville de Québec, prêts à l’attaque des fortifications, qui n’a-