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retraite. Malgré notre échec, les Anglais n’osèrent pas marcher contre Saint-Frédéric ; ils laissèrent une garnison au fort Édouard et retournèrent dans la Nouvelle-Angleterre.

L’hiver allait d’ailleurs bientôt sévir et suspendre les opérations. Les Français utilisèrent les derniers jours de l’automne à faire quelques travaux de fortification dans la position de Carillon, en avant du fort Frédéric. Avant la fin des neiges, ils étaient prêts pour l’offensive. Un parti de 340 hommes, sous M. de Léry, alla assiéger le petit fort de Hull, qui renfermait une quantité de provisions et de munitions. Ce fort qui n’était gardé que par 90 hommes, fut enlevé en moins de deux heures. Les Français y mirent le feu, après s’être emparés des provisions, dont on avait un extrême besoin dans la colonie.

Du côté de Chouégen, M. de Villiers alla asseoir son camp sur les bords de la rivière au Sable et y construisit un fortin d’où il harcelait continuellement l’ennemi. À la Belle-Rivière, Dumas qui avait remplacé M. de Contrecœur, comme commandant du fort Duquesne, tenait continuellement des partis en campagne et lançait ses sauvages alliés sur les villages anglais de la frontière on ils portèrent plus d’une fois la ruine et la désolation[1].

  1. Ferland. — Dussieux. — Garneau.