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ateliers de construction pour la marine militaire. — L’exploitation des mines de fer commença aux Trois-Rivières, vers 1737, et les forges de Saint-Maurice fournissaient déjà, deux ans plus tard, six cents mille livres de fer par année. Les pelleteries, le poisson salé, les huiles de loup-marin et de marsouin, et enfin les céréales formaient les principaux articles d’exportation du Canada. En 1734, la colonie produisit 738,000 minots de farine, outre 63,000 minots de pois, 5,000 de maïs et 3,400 d’orge. L’importation qui, sauf la contrebande, venait tout entière de France, atteignait aussi un chiffre considérable, (un auteur parle de huit millions pour l’année 1755). Malgré les idées erronées du temps et la répugnance ordinaire des métropoles à permettre l’établissement de manufactures dans leurs colonies, la fabrication des toiles et des étoffes fut tolérée, parfois même encouragée au Canada. Les impôts de consommation étaient presque nuls, et, sans les vins et les eaux-de-vie qui payaient un droit de dix pour cent et le tabac du Brésil grevé de cinq sous par livre, aucun article ne fut imposé dans la colonie avant 1748. Québec et Montréal avaient été dotées, dès 1717, d’une bourse pour le commerce. Les plus grandes difficultés, pour celui-ci, venaient de l’insuffisance du numéraire en argent, que ne compensait pas suffisamment l’usage presque général du papier-monnaie, soumis aux fluctuations et aux dépréciations trop communes à cette époque. L’introduction des messageries et des postes pour le transport des voyageurs et des correspondances date de l’année 1745.

Pendant toute cette période de paix et de prospérité relative, la population du Canada s’accrut assez