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j’allai un jour, en la tourmentant beaucoup, jusqu’à obtenir de lui toucher le poil satiné de son bijou ; mais elle fut ensuite si fort effarouchée, craignant que je ne parvinsse à la déflorer avant son mariage, qu’elle précipita, aidée de sa maîtresse, madame Comprenant, un mauvais établissement avec un infâme. Ce fut ce que j’ai eu tant de peine à lui pardonner, mais la pauvre enfant en a trop souffert, elle s’en est assez repentie, son charmant conin a depuis trop mérité de moi pour que des torts de jeunesse et d’inexpérience ne soient pas oubliés. J’y étais obligé d’ailleurs par un autre motif : c’est que je dois à cet exécrable mariage d’indicibles délices (comme on va le voir), ainsi que ma fortune présente.




CHAPITRE VIII.

Des conditions de mariage.

Le dimanche suivant, Conquette Ingénue étant chez moi selon son usage, elle ne put s’empêcher de voir que je bandais à n’en pouvoir. Elle tremblait pour sa virginité ; je lui avais baisé le pied, la jambe, mais elle avait défendu son conin… Tout à coup je me lève, et m’appuyant sur le dossier de sa chaise, les deux mains dans son corset, je lui prends les tétons… Ah ! qu’ils étaient jolis, petits mais fermes, et d’une blancheur !… Elle ne put se dérober… Elle me déclara pour lors sérieusement qu’elle voulait se marier ; je passai devant elle, le vit en l’air et bien bandant ; elle devint rouge comme une cerise. Je bouillais, en-