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et fut marraine de sa propre fille, à laquelle elle donna le nom de Childesinde. L’évêque, ou celui qui fit la cé rémonie, avait été sans doute gagné par Frédégonde, qui ne manqua pas de représenter à Chilperic qu’ayant contracté une alliance spirituelle avec son épouse, il ne pouvait, sans crime, habiter avec elle. Le roi ne balança pas un instant à se séparer d’Audovère, et lui dit, en la congédiant : « Vous avez fait, madame, une faute gros sière et indigne de vous, en tenant vous — même votre fille sur les fonts. Puisque vous êtes devenue ma commère, vous ne sauriez plus être ma femme. » Il la fit mettre dans un couvent, et donna sa place à Frédégonde. Cette ambitieuse princesse ne s’en tint pas là : craignant que la reine ne remontât un jour sur lc trône, elle la fit, dit-on, précipiter dans un torrent ; d’autres, avec plus de vraisemblance, assurent qu’elle la fit étrangler, en 580.

AUDU (Louise-Reine), héroïne du 6 octobre 1789, fut impliquée dans les poursuites dirigées par le Châtelet contre Mirabeau et autres, comme fauteurs de cette journée, pour forcer le roi de venir à Paris. Elle subit un interrogatoire au Châtelet, et fut ensuite mise en liberté, ainsi que tous les prévenus. Elle se distingua personnellement à la fameuse journée du 10 août 1792, et fut couronnée par les vainqueurs. Plusieurs soldats suisses furent immolés de sa main. Reine Audu était nommée la Reine des halles.

AUFUSTIA, dame romaine qui, à l’imitation du baptême des Chrétiens, imagina, dit-on, la cérémonie du Taurobole, environ l’an 175 de J.—C : mais elle est bien plus ancienne. Elle consistait à placer l’initié dans une fosse couverte de planches percées ; on immolait au-dessus un ou plusieurs taureaux, dont le sang, coulant par les ouvertures, inondait celui qui se trouvait