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de moutons lui servaient, l’une de chemise, l’autre de robe ; qu’elle attribuait sa disgrâce à son peu de reconnaissance pour les bienfaits qu’elle avait reçus de Dieu ; qu’elle avouait sa faute, en faisant pénitence, et vivait contente. » Cette dame lui donna alors cinq cents drachmes d’argent, qui lui causèrent un plaisir aussi vif que si elle eût été rétablie dans son premier état… Abassa avait beaucoup d’esprit, dit-on, et faisait fort bien des vers.

ABBAT (veuve) légua en l’an III (1794) tous ses biens à la république française. Le député Oudot, à la séance du 28 frimaire an VIII (19 décembre 1799), fit refuser honorablement pour la donatrice ce legs, qui retourna à ses héritiers, en déclarant que la nation ne devait pas imiter les ci-devant corporations religieuses, qui souvent dépouillaient des familles au nom de la religion. Il ajouta que l’empereur Valentinien fut obligé de faire une loi qui déclarait nuls tous les legs faits par des femmes à des ecclésiastiques ou à des moines. (Code Theod., liv. xvi.)

Saint Jérôme, parlant de cette loi, s’écrie : « J’ai honte de le dire : il est permis aux prêtres des idoles, aux gens de théâtre, aux cochers du cirque, aux femmes publiques, de recevoir des legs et des donations ; mais cela est défendu aux clercs et aux moines, non par des princes persécuteurs, mais par des princes chrétiens. Je ne me plains point de la loi, mais je suis fâché que nous nous la soyons attirée. Le remède est bon, mais si je n’avais point de plaie, je n’aurais pas besoin d’appareil. »

Le député cita ce passage de la vie d’un saint lomme : a Saint Augustin, après avoir refusé une donation qu’un père aigri contre son fils avait faite à l’église d’Hippone,