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main de l’empereur Lothaire Ier, Angilberge et Louis II étaient cousins germains, et l’on sait qu’au neuvième siècle l’usage des dispenses, dans un degré si proche, ne s’était pas encore introduit. Mais, sans recourir à cette raison, Le Campi se trouve pleinement réfuté par Louis le Germanique lui-même. Muratori, dans les disserta tions xi et xiu de ses Antiquités d’Italie, rapporte un diplôme de ce prince, qui, parlant de cette princesse, la qualifie « notre chère et spirituelle fille Engilpirge ; » ce qui veut dire uniquement qu’elle était sa filleule ; et c’est ce qui donne en même temps lieu de la croire allemande et d’illustre naissance, puisqu’elle avait été levée, des fonts de baptême par le roi de Germanie.

Angilberge fut une princesse habile et courageuse, mais haute, dure et trop avide de richesses peu s’en fallut que ses défauts ne fissent, comme on verra plus bas, perdre à l’empereur son mari le trône et la vie. On apprend d’un document historique rapporté dans la dissertation xxıi des Antiquités d’Italie, qu’en 864 ou 865, Gualbert ou.Walbert, évêque de Modène, commissaire de l’empereur Louis, mit Angelberge en possession de la court de Wardistalla ; aujourd’hui la ville de Guastalla. Cette princesse, en 866, alla visiter, avec l’empereur, le mont Cassin, où l’abbé Béthaire les reçut avec la plus grande magnificence : Louis confirma tous les privileges de ce monastère, mais on ne dit pas qu’Angilberge l’ait enrichi de ses dons.

Adrien II, qui monta sur la chaire de saint Pierre à la fin d’avril 867, eut, comme on l’apprend des annales de saint Bertin, un horrible sujet d’affliction, dans lequel Angilberge trouva de quoi satisfaire son avarice. Il avait été marié dans sa jeunesse ; et depuis, du consentement de sa femme Stéphanie, il avait embrassé ;