Page:Répertoire universel des femmes celebres T1 1836.pdf/163

Cette page n’a pas encore été corrigée

ANDROCLÉE, célèbre par son amour pour la patrie, était de Thèbes en Béotie. Les Thébains étaient en guerre avec les Orchoméniens : on consulta l’oracle, qui répondit que les Thébains seraient vainqueurs si le plus noble d’entre eux voulait se dévouer pour le salut de sa patrie. Antipène, père d’Androclée, était le plus illustre d’entre les Thébains ; mais il refusa de se sacrifier pour le salut commun. Androclée et sa sœur Alcis, plus cou rageuses que leur père, se donnèrent volontairement la mort. Les Thébains, pour honorer leur vertu, leur firent dresser, dans le temple de Diane-Euclie, la figure d’un lion.

ANDROMAQUE, femme d’Hector, fille d’Eétion, roi de Thèbes en Cilicie. Homère, au xive livre de l’Iliade, fait tomber, dans un même jour, sous les coups d’Achille Eétion et sept fils qu’il avait. Darès le Phrygien représente Andromaque comme « ayant les yeux brillans, la peau blanche, la taille haute ; » il ajoute qu’elle était « belle, modeste, sage, affable et chaste. » Elle aima tendrement son mari et ses enfans ; et l’on a dit « qu’Hector en avait usé si bien à son égard, qu’il ne l’avait jamais exposée au déplaisir à quoi les femmes des grands héros sont si sujettes. » Ces paroles sont de Bayle ; mais cet écrivain, à qui rien n’échappe, avertit qu’Euripide n’en est pas convenu. Ce poèle, en effet, dans sa tragédie d’Andromaque, fait dire à cette princesse « que sa tendresse pour Hector s’était étendue jusqu’à ses maîtresses, et qu’elle avait nourri de son lait les enfans qu’il avait eus d’elles. » Le scoliaste d’Euripide avoue qu’un historien, qui se nommait Anaxicrate, avait dit qu’Hector avait laissé deux fils légitimes nommés Amphineus et Scamandrius, qui trouvèrent le moyen d’échapper aux Grecs, et de plus un fils naturel qui s’appelait Palétère,