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INTRODUCTION.

commence à voir et à croire qu’elle pourra s’implanter sur le sol d’Amérique comme une digne bouture de cette littérature française qui domine et éclaire le monde, le guide ou le soulève, le fait rire ou trembler, le lance en même temps contre les rois et les préjugés sociaux, et le mène à la recherche de la vérité par des chemins inconnus jusqu’à nos jours, en jetant cependant l’effroi dans l’âme d’un grand nombre de penseurs contemporains.

Les sociétés littéraires existantes ; les travaux des hommes généreux et dévoués qui prononcent des discours aux séances publiques de ces sociétés ; les penchants, les études et les essais des jeunes gens, tout nous fait voir que la littérature nationale entre dans une ère nouvelle : ère de progrès et de perfectionnement.

Le lecteur se réjouira, comme nous, en arrivant à l’époque actuelle, de voir combien la littérature canadienne s’émancipe du joug étranger ; de voir combien les écrivains, mûris par l’âge et par l’étude, diffèrent en force, en vigueur, en originalité, des premiers écrivains canadiens ; de les voir s’élever au-dessus des frivolités et des passions politiques, pour aller à la recherche de tout ce qui peut être vraiment utile au peuple, de tout ce qui peut consolider et faire briller notre nationalité.

À part quelques volumes et quelques pamphlets, tous les essais des écrivains canadiens se trouvent enfouis dans les énormes volumes des journaux périodiques. Jetés sur des feuilles politiques comme quelques fleurs dans un gouffre, ils ont disparu pour toujours, si une main amie ne les retire de l’oubli