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LE RÉPERTOIRE NATIONAL

dix, et dix font vingt ; vingt-quatre et six font trente, et sept font trente-sept, et huit font quarante-cinq, et deux font quarante-sept. Voilà toujours quarante-sept miliciens d’enrôlés depuis deux jours. Ma paroisse en doit fournir cinquante, c’est encore trois qu’il me faut, je les aurai aujourd’hui, j’espère, et le nombre sera complet pour demain, qu’ils doivent partir après la revue. (Il regarde à sa montre.) Comment, déjà neuf heures ! il devrait s’être déjà présenté quelqu’un, et j’ai donné ordre à mon imbécile de valet de les faire entrer, mais il n’en aura rien fait.



Scène II


M. DOLMONT, L’ÉPINE.

m. dolmont. L’Épine.

l’épine. Monsieur.

m. dolmont. Est-il venu quelqu’un ce matin se présenter pour la milice ?

l’épine. Oui, monsieur, il est venu queuqu’uns.

m. dolmont. Où sont-ils ?

l’épine. Je leur ai dit de revenir tantôt.

m. dolmont. Pourquoi cela ? ne t’avais-je pas donné ordre hier au soir de les faire entrer ?

l’épine. Oui, monsieur.

m. dolmont. Pourquoi donc ne l’as-tu pas fait ?

l’épine. C’est que je n’y ons pas songé, monsieur.

m. dolmont. Tu n’as pas plus de mémoire qu’un lièvre ; et mon cabinet que je t’ai dit d’arranger, celà est-il fait ?

l’épine. Non, monsieur.

m. dolmont. Pourquoi non, encore ? Ne t’avais-je pas aussi donné cet ordre hier au soir ?

l’épine. Oui, monsieur, c’est ben véritable.

m. dolmont. Et pourquoi donc ne l’as-tu pas fait ?

l’épine. Ah ! c’est que…Pour vous dire la vérité, monsieur, c’est que je n’y ons point non plus songé.