Page:Répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, compilé par J Huston, vol 1, 1848.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
LE RÉPERTOIRE NATIONAL.

peu altérés par l’action de feu infernal et obscurcis par la fumée. Un autre pair se lève, dont Milton dit :


For vice industrions, but to nobler deeds
Timorous and slothful ..........


Le premier attribut convient à un démon ; mais le bien répugnant directement à sa nature, il était inutile de lui donner les épithètes timide et paresseux pour la perpétration des actes plus nobles que le vice. Son discours est très ingénieux ; il y règne une éloquence marquée. Mais en même temps, le poète n’aurait pas dû placer des tours au ciel, avec un guet armé ; car toutes ces fortifications, en rabaissant la majesté de Dieu, tendent plutôt à nous faire rire qu’à effrayer les assaillants :


.......... The towers of heaven are filled
With arined watch, that render ail access
Impregnable ..........


La fin du discours est marquée au coin d’une impiété contradictoire avec la science qu’ont les démons de l’immutabilité de Dieu :


.......... When the raging fires
Will slacken, if his breath stir not their flames,
Our purer essence then will overcome
Their nauscious vapour, or, inured, not feel ;
Or change at length


Qu’on ne dise pas que if his breath stir not their flames, rend l’impiété conditionnelle ; car Dieu leur avait expressément prédit que jamais les feux de l’enfer ne s’amortiraient, et que leurs souffrances seraient toujours égales. Conséquemment les démons, qui étaient intelligents et qui avaient sans doute la mémoire en partage, n’ayant pu oublier cette malédiction, ne pouvaient proférer sans impiété réelle les paroles mentionnées plus haut.

Après Bélial, Mammon prend la parole : il propose, en termes magnifiques, d’égaler l’enfer aux cieux. Il opine à