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LE JARDIN


Tu m’as vu bien souvent, de ton verger voisin
Où le pampre vineux annonce le raisin,
Bien souvent, tu m’as vu, par-dessus cette haie
Que l’épine hérisse et que rougit la baie,
Tout un jour, de l’aurore au soir, en mon enclos…
Il est humble, petit, mélancolique et clos ;
Sa porte à claire-voie ouvre sur la grand’route ;
Une fontaine au fond s’épuise goutte à goutte
Et ne remplit jamais qu’à demi le bassin ;
La ruche, dans un coin, bourdonne d’un essaim
Qui rentre sous son toit dès que les fleurs sont closes.
Tout est calme. Un rosier balance quelques roses