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LE SOUVENIR


Qu’un autre, en arrivant au soir de son destin,
Voie au fond de sa vie, éclatant et hautain,
Celui qu’il fut jadis et dont le pas sonore
Sur la route parvient à son oreille encore
Et dont il se rappelle avoir vécu les jours.
La gloire a couronné son front heureux. L’amour
Au laurier toujours vert mêle son myrte sombre
Qui parfume la nuit et qui sent bon dans l’ombre ;
La Fortune riante et qui lève un flambeau,
En riant, l’a tiré par le pan du manteau ;
La toile s’est changée en pourpre à son épaule ;
Les abeilles, au creux de la ruche et du saule,