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toucheront, à leur terme, quand les principaux abus réformés vous permettront de vous occuper des abus extérieurs ; quand, fixant vos regards sur les colonies, vous en réformerez la police, les loix, les tribunaux, nous vous conjurons de déchirer alors les pages de ce code noir, si souvent teintes de sang, d’en remplacer les dispositions atroces par des loix douces et modérées, qui concilient les intérêts des maîtres avec les principes de la justice et de l’équité ; par des loix qui attachent les esclaves à votre empire, qui les préparent à remonter insensiblement au niveau de leurs frères, les blancs.

Fasse le Ciel que ces lois soient alors plus respectées par les maîtres, que toutes celles dont l’objet a été d’enchaîner jusqu’à présent leur despotisme ! Fasse le Ciel que leur intérêt ne les porte pas sans cesse à violer ces loix ! Peut-être l’esprit de liberté qui se répand dans les îles, occasionnera en eux cette métamorphose ; peut-être les portera-t-elle à admettre d’autres calculs que ceux qui les dirigeoient dans la conduite des esclaves.

Mais la meilleure des loix pour prévenir le retour de ces barbaries, nous ne cessons de le répéter, sera l’abolition de la traite ; car le maître n’excède ou ne tue les esclaves, que