piaga non sana, dont notre proverbe est la traduction, et il mit cette devise dans un beau livre d’Heures qu’il peignit pour Jeanne de Laval, sa seconde épouse, à laquelle il était aussi tendrement attaché. La Bibliothèque royale conserve ce précieux ouvrage, qui présente sur toutes les pages les lettres R I enlacées avec grâce, et sur toutes les marges plusieurs autres devises relatives aux deux princesses.
archidiacre. — Crotté en archidiacre.
C’est-à-dire bien crotté, parce que les archidiacres étaient tenus autrefois de faire à pied leurs visites, dans toutes les saisons, chez tous les curés de leur archidiaconé. Le temps a fait disparaître cet usage et la locution qui s’y rattache.
argent. — L’argent est un bon serviteur, mais c’est un mauvais maître.
Ce proverbe a été attribué au chancelier Bacon, mais il existait avant Bacon ; peut-être a-t-il été inspiré par ce vers d’Horace :
Imperat aut servit collecta pecunia cuique ;
ou bien par ce mot sur Caligula : « Il n’y eut jamais un meilleur esclave ni un plus mauvais maître. »
Il faut pouvoir dire de l’argent ce que le philosophe Aristippe disait d’une belle courtisane : « Je possède Laïs sans qu’elle me possède. »
L’argent fait tout.
Nummus vincit, nummus regnat, nummus imperat.
On lit dans l’Ecclésiaste : Pecuniæ obediunt omnia.
Les Italiens disent : Il danaro e un compendio del poter humano.
Argent comptant porte médecine.
pour signifier qu’il est d’un grand secours, qu’il guérit bien
des maux.
L’argent est un remède à tout mal, hormis à l’avarice.
L’esprit, le temps, l’argent, sont trois grands médecins ;
L’argent seul !… est-il rien, excepté l’avarice,
Que ce doux élixir n’endorme et ne guérisse ?