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SIN

l’origine de cette autre expression proverbiale, payer de chansons ou en chansons.

Jean le Chapelain, dans son Dit du segretain (sacristain) de Cluny, atteste que de son temps régnait la coutume de défrayer son hôte par une chanson ou par un conte.

Usages est en Normandie
Que qui hébergiez est qu’il die
Fable ou chanson die à son oste.
Cette coutume pas n’en oste
Sire Jehan II Chapelain.

Caresses de singe.

On croit que le singe réserve toute son affection pour un seul de ses petits, qui ne s’en trouve pas plus heureux, car tandis que les autres échappent à la haine du père, en fuyant loin de lui, cet objet de ses préférences, sans cesse léché et sans cesse caressé, devient la victime de cette tendresse insensée, et finit par être étouffé dans les embrassements. De cette observation, mise en apologue par Ésope, est venue l’expression proverbiale caresses de singe, dont le sens est suffisamment déterminé par ce qui précède.

Plus le singe s’élève, plus il montre son cul pelé.

Proverbe qu’on applique à un parvenu dont la basse origine ou les défauts sont mis en plus grande évidence par le contraste de la position brillante où la fortune l’a élevé.

Les singes de Chauny.

Ce sobriquet donné aux habitants de Chauny, en Picardie, vient, suivant les uns, de ce que les arquebusiers de cette ville avaient un singe fort laid représenté sur leur bannière ; suivant les autres, il tient à cette vieille anecdote rapportée dans les Mémoires de l’Académie Celtique (n. xvi, p. 95). La municipalité de Chauny arrêta un jour dans son conseil, qu’il serait mis dans les eaux qui environnent la ville, et pour en faire l’ornement, une certaine quantité de cygnes. En conséquence, elle écrivit à Paris pour qu’on lui en procurât ; mais comme les officiers municipaux n’étaient pas probablement