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SEU

dicton que j’ai entendu citer dans le Midi de la France, et que je n’ai pas cru indigne d’être recueilli, puisque le trait sur lequel il est fondé a fourni à Molière ces vers plaisants du portrait de Tartuffe (acte 1, sc. 6) :

 Il s’impute à péché la moindre bagatelle,
 Un rien presque suffit pour le scandaliser ;
 Jusque-là qu’il se vint, l’autre jour, accuser
 D’avoir pris une puce, en faisant sa prière,
 Et de l’avoir tuée avec trop de colère.

semaine. — La longue semaine.

On a appelé ainsi la semaine pendant laquelle les apôtres attendaient la venue du Saint-Esprit, c’est-à-dire la semaine qui précède la Pentecôte, parce qu’on a supposé qu’une semaine passée dans l’attente est toujours longue.

septheurier. — Discourir comme un septheurier.

Septheurier est un mot dont on se servait autrefois au palais pour désigner un avocat qui plaidait à l’audience de sept heures. Le peuple s’imagina que cet avocat parlait pendant sept heures, et de là vint l’expression proverbiale dont on fait l’application à un discoureur qui ne se pique pas de brièveté.

serviteur. — Je suis votre serviteur.

Formule de civilité dont on se sert en saluant quelqu’un ou en terminant une lettre. Comme cette formule ne tire point à conséquence depuis que les mœurs féodales qui la firent naître n’existent plus, on a pris l’habitude de l’employer ironiquement dans la conversation pour dire : Je suis d’un avis opposé ; ne comptez pas sur moi. — Mercier l’a placée très heureusement dans ce distique improvisé, le jour même où Napoléon se fit couronner empereur.

 Du grand Napoléon j’étais l’admirateur,
 Il me dit son sujet. — Je suis son serviteur.

seul. — Quand on est seul on devient nécessaire.

Pour dire qu’un homme à qui on n’oppose aucune espèce de concurrence est sûr de voir tout le monde recourir à lui, et se soumettre à ses conditions.