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SAI

malade ; et cette saignée générale fut appelée minutio monachi, amoindrissement du moine ; minutio monachæ, amoindrissement de la moinesse. Dans la suite, l’autorité civile intervint pour qu’une telle opération n’eût pas lieu aussi souvent ; et il y a un règlement de saint Louis, d’après lequel les religieuses de Pontoise devaient se faire saigner six fois par an seulement, aux époques de Noël, du mercredi des Cendres, de Pâques, de la Saint-Pierre, de la mi-août et de la Toussaint.

saint. — Ne savoir à quel saint se vouer.

C’est n’avoir plus de ressource, ne savoir plus à qui recourir.

Il n’est pas besoin sans doute de dire que cette locution est fondée sur l’usage de se vouer à quelque saint, comme les païens se vouaient à quelqu’un de leurs dieux, pour échapper à une maladie ou à une situation périlleuse ; mais il est assez curieux de remarquer une superstition singulière introduite par cet usage. C’est celle qui attribue aux saints une vertu analogue au nom qu’ils portent : par exemple, saint Clair est réputé guérir le mal des yeux ; saint Mamès, des mamelles ; saint Main, des mains ; saint Genou, des genoux ; saint Claude redresse les pieds des gens qui clochent ou boitent ; saint Célérin donne de la célérité à ceux qui ne sont pas ingambes ; saint Lié assouplit et délie les nerfs des enfants noués ; saint Cri, les empêche de crier ; saint Fort et saint Guinefort donnent des forces aux faibles ; saint Tanche étanche le sang des blessés ; saint Langueur préserve de la langueur et de la phthisie ; saint Boniface produit cet embonpoint qui rend la face ronde et rebondie ; saint Acaire fait passer l’humeur acariâtre des femmes ; saint Rabonni rabonnit les maris quinteux ou les fait mourir au bout de l’année, car suivant la remarque d’une commère qui croyait lui devoir la mort du sien, c’est un bon saint qui accorde quelquefois plus qu’on ne lui demande. Plusieurs de ces saints guérisseurs, dont la liste est beaucoup plus longue que celle qu’on vient de lire, ont une origine populaire que n’a point reconnue la légende authentique.

saint-malo. — Il a été à Saint-Malo.

Vers le xie siècle, la plupart des habitants de l’ancienne cité