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MAI

dans les deux sens énoncés : Un barbier rase l’autre. Ce qui s’entend aussi des secours mutuels que se prêtent les gens d’une même profession.

La bonne main.

M. Ch. Nodier, dans sa Linguistique, dit que la main a été l’étalon primitif de tous les calculs de l’homme, et que, déployée à l’intérieur sous ses yeux, elle lui a enseigné le calcul duodécimal dans les douze phalanges des quatre doigts articulés verticalement à la paume. Après cela, le savant philologue ajoute en note cette explication curieuse : « Le pouce représentait l’appoint » du quarteron. En transigeant de moitié, le commerce avait fini par faire remise du treizième, et le treizième c’est le pouce. Voilà pourquoi on appelle encore la bonne main cette surérogation de bénéfice qui complète et parfait les marchés, parce que la main y était tout entière. Il nous reste une singulière tradition de cet usage dans la langue populaire, où le pouce signifie toujours un surcroît, une augmentation indéterminée. Elle doit avoir la cinquantaine et le pouce. Il a tiré dix mille francs de ce marché et le pouce. Je conviens que cette autorité est bien triviale, et cette induction bien tardive ; mais il n’est jamais trop tard pour dire ce qui n’a jamais été dit. »

Jouer à la main chaude.

Ce jeu, que tout le monde connaît, est une allusion à la terrible épreuve judiciaire dans laquelle la main d’un homme assassiné était apportée au tribunal, afin que chacun vînt attester qu’il était innocent du meurtre, en jurant sur cette main chaude encore, à laquelle une croyance superstitieuse attribuait le pouvoir de dénoncer le meurtrier par une espèce de frémissement ou de crispation qu’elle devait éprouver sous son contact.

Jeux de main, jeux de vilain.

Les jeux de main ne conviennent qu’à des gens mal élevés, et, suivant une observation proverbiale, ils engendrent souvent des querelles.

Se laver les mains d’une chose.

Cette expression, dont on se sert pour signifier qu’on ne prend