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Martial a fait de ce proverbe le fondement de l’épigramme 30 de son livre iii :

Si quando leporem mittis mihi, Gellia, dicis :
Formosus septem, Marce, diebus eris.
Si non derides, si verum, lux mea, narras,
Edisti nunquam, Gellia, tu leporem.

Isabeau, lundi m’envoyastes
Un lièvre et un propos nouveau ;
Car d’en manger vous me priastes,
En me voulant mettre au cerveau
Que par sept jours je serais beau.
Resvez-vous ? avez-vous la fièvre ?
Si cela est vray, Isabeau,
Vous ne mangeastes jamais lièvre.

(Cl. Marot.)

Avoir une mémoire de lièvre, qui se perd en courant.

C’est avoir une très mauvaise mémoire, oublier très promptement. — On disait autrefois mémoire de connil (de lapin). L’explication que Laurent Joubert, dans ses Erreurs populaires, a donnée de cette dernière expression convient également à la première. « Le connil, dit-il, a la mémoire si courte que, ne se souvenant pas du danger qu’il vient de courir, il retourne à son gîte, d’où on l’a fait lever peu auparavant, et c’est pourquoi on tient pour suspect le cerveau de cet animal, parce qu’il a la mémoire, qui consiste au cerveau, extrêmement courte. »

Il ne faut pas courir deux lièvres à la fois.

Il ne faut pas poursuivre deux affaires à la fois. Qui court deux lièvres à la fois n’en prend aucun, dit un autre proverbe.

Si les lièvres avaient des fusils, on n’en tuerait pas tant.

Proverbe, usité parmi les chasseurs, pour dire que l’assurance et la hardiesse à la chasse, et par extension dans certaines affaires, en font principalement le succès.

limoges. — Convoi de Limoges.

Cette expression, dont on se sert pour désigner des politesses cérémonieuses, des révérences sans fin, rappelle un ancien usage d’après lequel une personne qui avait reçu une visite accompagnait le visiteur jusque dans la rue, quelquefois même

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