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c’est-à-dire prendre son parti, le défendre contre ceux qui l’attaquent.

Baisser la lance devant quelqu’un.

C’est lui céder, reconnaître sa supériorité, car le chevalier baissait sa lance en présence d’un autre chevalier à qui il voulait rendre hommage ou contre qui il n’osait se mesurer. On dit aussi baisser la lance pour fléchir, mollir, se relâcher. Mais il ne faut pas confondre cette expression avec cette autre, baisser les lances, qui, dans nos anciens auteurs, signifie engager le combat, parce que les champions couraient l’un sur l’autre, lances baissées.

Venir ou s’en retourner à beau pied sans lance.

C’est-à-dire à pied, en mauvais équipage, comme le chevalier qui avait été démonté et avait eu sa lance brisée dans le combat.

langue. — La langue va où la dent fait mal.

On disait autrefois : Où deult la dent. Deult est la troisième personne du présent de l’indicatif du vieux verbe douloir, dérivé du latin dolere. — Ce proverbe signifie qu’on parle volontiers de ses peines.

Les dents sont bonnes contre la langue.

Proverbe cité dans le Lexique de l’ancienne langue britannique, par Boxhomius : Da daint rhag rafod. Il s’explique très bien par cet autre : Il vaut mieux se mordre la langue avant de parler qu’après avoir parlé. — Les Arabes disent : La bouche est la prison de la langue.

Il vaut mieux glisser du pied que de la langue.

Ce proverbe est pris du latin : Satius est equo labi quàm linguâ. Il nous enseigne que les paroles indiscrètes peuvent attirer les plus grands maux sur leur auteur. — Lapsus falsæ linguæ quasi qui in pavimentum cadens (Eccles., c. xx, ℣ 20). La chute de celui qui pèche par sa langue est comme une chute sur le pavé.