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JEA

Tandis que, faisant les Jan-Lorgnes,
Nous regardions de tout côté.

(Voyage de Brème.)

jeu. — Le jeu ne vaut pas la chandelle.

La chose dont il s’agit ne mérite pas les soins qu’on prend, la peine qu’on se donne, la dépense qu’on fait. Ce proverbe a été heureusement appliqué dans la phrase suivante : « Si les astres qui peuplent le firmament n’étaient destinés qu’à nous égayer la vue, le jeu ne vaudrait pas la chandelle. »

Être à deux de jeu.

Expression dont on se sert en parlant de deux personnes qui ont, à l’égard l’une de l’autre, un avantage ou un désavantage égal ; de deux personnes qui se sont rendu réciproquement de mauvais offices, et de deux personnes qui ont été maltraitées de même dans une affaire. C’est une métaphore tirée du jeu de paume, où l’on dit que les joueurs sont à deux de jeu, lorsque, dans une partie divisée en huit jeux ou en six jeux, ils ont pris, chacun sept jeux ou chacun cinq jeux. Il faut alors que l’un des deux prenne deux jeux de suite pour gagner la partie, attendu qu’un seul jeu lui donne seulement l’avantage.

On verra beau jeu si la corde ne rompt.

C’est le mot des danseurs de corde qui promettent de faire voir les merveilles de leur art aux spectateurs. Il est passé en proverbe pour signifier qu’une affaire ou une entreprise aura des effets surprenants, si les moyens qu’on doit employer, ne manquent pas.

Ce sont des jeux de prince.

Il y a une sorte de cruauté qui s’exerce plus de gaieté de cœur que par vengeance. Elle paraît appartenir au caractère des princes plus particulièrement qu’à celui des hommes d’une condition inférieure, car faire du mal est, dit-on, un plaisir de grand seigneur, et c’est pour cela qu’on appelle jeux de prince des jeux ou des amusements, dans lesquels on se met peu en peine du mal qui peut en résulter pour autrui.