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AIM

et X, composé de deux V réunis par la pointe, valut dix, nombre égal à celui des doigts des deux mains. — Dans la suite, on réforma le chiffre IIII pour la commodité ou l’abréviation de l’écriture, et l’on eut IV, en plaçant I comme unité diminutive devant V, ce qui désigne une main moins un doigt. On mit aussi la même unité devant X, pour marquer la même diminution, et X, à son tour, servit à priver de toute la valeur numérique qu’il a les chiffres L et C qui en furent précédés, de sorte que XL devint le signe XXXX quarante, et XC de LXXXX, quatre-vingt-dix, etc.

aimer. — Il faut aimer pour être aimé.

Proverbe rapporté par Sénèque, Si vis amari, ama, et très bien expliqué dans ce passage de J.-J. Rousseau : « On peut résister à tout, hors à la bienveillance, et il n’y a pas de moyen plus sûr de gagner l’affection des autres que de leur donner la sienne… On sent qu’un tendre cœur ne demande qu’à se donner, et le doux sentiment qu’il cherche vient le chercher à son tour. »

La bonté, dit Bossuet, est le premier attrait que nous avons en nous-même pour gagner les autres hommes. Les cœurs sont à ce prix, et celui dont la bonté n’est pas le partage, par une juste punition de sa dédaigneuse insensibilité, demeure privé du plus grand bien de la vie humaine, c’est-à-dire des douceurs de la société.

C’est trop aimer quand on en meurt.

Ce proverbe est du moyen âge, dont il atteste la simplicité. Il n’a plus d’application dans notre siècle égoïste. On dit, au contraire, aujourd’hui : Mort d’amour et d’une fluxion de poitrine.

Mieux vaut aimer bergères que princesses.

On a voulu chercher une origine historique à ce proverbe qui est né peut-être d’une réflexion naturelle, et l’on a trouvé cette origine dans l’affreux supplice que subirent deux gentilshommes normands, Philippe d’Aunai et Gautier, son frère, convaincus d’avoir eu, pendant trois ans, un commerce adultère