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AIL

aile. — Tirer pied ou aile de quelqu’un ou de quelque chose.

C’est en tirer de manière ou d’autre au moins une partie de ce qu’on prétend en avoir.

Expression métaphorique que l’on croit être prise du tir de l’oie.

On donne à ce jeu cruel, qui se pratique dans nos villages, une origine très ancienne et très singulière. Il fut, dit-on, institué par les Gaulois, en mémoire du revers que fit éprouver aux soldats de Brennus la vigilance de l’oiseau gardien du Capitole. Si le fait est vrai, il peut être cité comme modèle de la vengeance la plus persévérante qu’il y ait jamais eu. Mais il faut avouer qu’il eût mieux valu amnistier l’innocente parenté des oies romaines, qui, après tout, n’avaient fait que leur devoir.

En avoir dans l’aile.

Cette expression est une allusion à l’état d’un oiseau blessé à l’aile, qui ne peut plus voler. Elle s’emploie en parlant d’une personne amoureuse à qui sa passion ne permet plus de voltiger, ou d’une personne qui a éprouvé quelque disgrâce.

En avoir dans l’aile, se dit encore pour signifier : Être dans la cinquantaine. En ce sens, l’expression est une allusion homonymique du mot aile à la lettre numérale L, qui signifie cinquante dans le système des chiffres romains, dont voici l’explication :

La lettre M marqua mille, parce qu’elle est la première du mot latin mille. Cette lettre eut d’abord ces deux formes CIↃ et CD, dont une moitié, tracée ainsi IↃ ou D, constitua le demi-mille ou cinq cents. Le C, qui représenta le nombre cent, en sa qualité d’initiale du mot centum, eut primitivement cette figure ⵎ qui, coupée en deux par le milieu, donna L ou cinquante, moitié de cent. — Quant aux chiffres de la première dizaine, ils furent faits à l’imitation des doigts de la main sur lesquels on comptait, en commençant par l’auriculaire. I fut mis pour un, II pour deux, III pour trois, IIII pour quatre, V pour cinq, parce que le pouce et l’index écartés forment une espèce de V ;