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cher, ajoute-t-il, dans cette vieille expression employée par Baïf (feuillet 22 des Mimes et enseignements, 1581) :

Tout l’été chanta la cigale,
Et l’hiver elle eut la faim-vale,

« Vale est ici adverbe, et vient de valdè ; ou adjectif, et vient de valens, ou de valida. »

froid. — Souffler le chaud et le froid.

C’est parler tantôt pour, tantôt contre une personne ou une chose ; en dire tantôt du bien, tantôt du mal, suivant les circonstances et les dispositions de ceux à qui l’on parle.

Plutarque, dans son Traité du premier froid, ch. vii, rapporte cette expression qu’il explique en disant, d’après Aristote, que quand on souffle la bouche ouverte, on exhale un air intérieur qui est chaud, et que quand on souffle les lèvres serrées, on ne fait que pousser l’air extérieur qui est froid.

On connaît l’apologue où figure un satyre qui, voyant un villageois souffler tour à tour dans ses doigts pour les rechauffer et sur son potage pour le refroidir, s’écrie : « Je n’aurai jamais amitié ni accointance avec un homme qui d’une même bouche souffle le chaud et le froid. » Cet apologue n’a pas été l’origine, mais l’application de l’expression proverbiale, qui remonte à la plus haute antiquité.

Si vous soufflez l’étincelle, il en sortira un feu ardent ; si vous crachez dessus, elle s’éteindra ; et c’est la bouche qui fait l’un et l’autre. » (Ecclésiastique, ch. ii, ℣. 14.)

frondeur. — C’est un frondeur.

On sait que cette expression, employée figurément et dans un sens politique, naquit à l’époque où le cardinal de Mazarin gouvernait la France. Voici l’origine qu’elle eut, suivant Ménage. Le duc d’Orléans, dit cet auteur, s’était rendu au parlement pour empêcher qu’on y mît en délibération quelques propositions qu’il jugeait désavantageuses au ministère. Le conseiller Le Coigneux de Bachaumont engagea alors plusieurs de ses confrères à remettre la chose à une autre séance à laquelle le prince