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fion est le poli, le dernier soin qu’on donne à un ouvrage pour le perfectionner.

flambe. — Soldat de la petite flambe.

C’est la même chose que Chevalier de la petite épée. En termes d’argot, la petite flambe, comme la petite épée, désigne un couteau à l’usage des coupeurs de bourses ; et c’est pour cela qu’être flambé se dit dans le même sens qu’être ruiné.

flambeau. — C’est l’éclat d’un flambeau près de s’éteindre.

Lorsqu’un flambeau est près de s’éteindre, il jette une lueur plus éclatante ; l’air qui en soulève la flamme devenue plus légère, communique à ses parties languissantes une agitation qui les ranime et leur donne cette vivacité d’un instant à laquelle on compare les derniers éclairs du génie et les traits inattendus de vigueur qui font espérer la guérison d’un mourant.

flamberge. — Mettre flamberge au vent.

Expression employée le plus souvent dans un sens ironique pour dire, tirer l’épée, dégaîner. La flamberge, ou grande flambe, était une épée très ancienne dont la lame imitait les ondulations de la flamme par la configuration de son coupant, et présentait l’image du glaive de feu que tenait à sa main l’ange chargé de garder l’entrée du paradis terrestre. Renaud de Montauban se servait d’une flamberge, et l’on a regardé à tort le nom de flamberge, comme particulier à l’arme du héros. — Notez que flambe, d’où vient flamberge, s’est dit autrefois pour flamme.

flanc. — Se battre les flancs.

Cette locution, qu’on emploie en parlant d’une personne dont les grands efforts pour faire une chose n’obtiennent qu’un très petit résultat, est une métaphore prise des habitudes du lion qui se bat les flancs de sa queue lorsqu’il veut s’exciter au combat. — Les Grecs usaient d’une pareille métaphore en appelant Alcée la queue du lion. Mais leur expression n’était pas ironique comme la nôtre ; elle caractérisait le mâle génie de ce poëte qui animait leur valeur.