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que Le meilleur enfant du monde. Ce vers devenu proverbe, qui se place comme un Gloria patri à la suite des critiques qu’on fait de quelqu’un, est pris de la charmante épître où Marot raconte à François Ier comment il a été volé par son valet.

J’avais un jour un valet de Gascogne,
Gourmand, ivrogne et assuré menteur,
Pipeur, larron, jureur, blasphémateur,
Sentant la liart de cent pas à la ronde,
Au demeurant le meilleur fils du monde.

C’est, dit Laharpe, un trait bien plaisant que ce vers après l’énumération de pareilles qualités.

fin. — La fin couronne l’œuvre.

Finis coronat opus. Il ne suffit pas de bien commencer ; l’essentiel est de bien finir ; c’est la fin qui accomplit l’œuvre.

En toute chose, il faut considérer la fin.

Le grand défaut des hommes est de ne pas prévoir. Ils n’ont qu’une idée générale des inconvénients attachés à la plupart des affaires qu’ils veulent entreprendre ; ils s’engagent et trouvent mille accidents imprévus. Alors ils désirent retourner en arrière ; mais il est trop tard : il faut qu’ils subissent la peine de leur imprévoyance. On ne saurait donc mieux faire que de méditer ce proverbe, et de l’avoir toujours présent à l’esprit avec cette sage maxime du cardinal de Retz : « Il faut toujours tâcher de former ses projets de façon que leur irréussite même soit suivie de quelque avantage. »

fion. — Donner le fion à une chose.

« Un Français enseignait à des mains royales à faire des boutons. Quand le bouton était fait, l’artiste disait : À présent, sire, il faut lui donner le fion. À quelques mois de là, le mot revint dans la tête du roi. Il se mit à compulser tous les dictionnaires, et il n’y trouva pas ce mot. Il appela un Neuchatelois qui était à sa cour, et lui dit : Apprenez moi ce que c’est que le fion dans la langue française. Sire, répondit le Neuchâtelois, le fion, c’est la bonne grâce. (Mercier, Tableau de Paris, tome v, ch. 70.)

D’après le Dictionnaire du bas langage, imprimé en 1808, le