Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/417

Cette page a été validée par deux contributeurs.
397
FIL

mas destruye la casa. Ce qui est rendu exactement par cet ancien jeu de mots : Plus la femme mire sa mine, plus sa maison elle mine.

Il fut un temps où la principale occupation des dames était de filer. De vieux portraits les représentent avec une quenouille attachée sur le sein du côté gauche, et avec un miroir suspendu à leur ceinture du côté droit. Elles ne quittaient guère ces deux attributs ; ils étaient pour ainsi dire des pièces essentielles de leur costume. Mais l’un fesait tort à l’autre, et celui du travail devait être fréquemment négligé pour celui de la coquetterie. Le dernier finit par l’emporter. Les dames cessèrent de filer, et se mirèrent tout à leur aise. — Jean des Caurres, auteur du seizième siècle, dit dans ses œuvres morales que les courtisanes et damoiselles masquées de son temps portaient le miroir sur le ventre, et il ajoute qu’un pareil usage tendait à devenir général : Si est ce qu’avec le temps, il n’y aura bourgeoise, ni chambrière qui par accoutumance n’en veuille porter. Cependant cet usage ne s’est pas conservé. Le beau sexe l’a jugé inutile depuis que les moindres appartements ont été ornés de trumeaux et de glaces où il peut se mirer et s’admirer de la tête aux pieds.

fille. — Faire d’une fille deux gendres.

C’est promettre une seule et même chose à deux personnes, ou retirer deux profits d’une seule et même chose. Cette expression proverbiale est traduite de celle des Latins : Unicâ filiâ duos parare generos.

Quand la fille est mariée, viennent des gendres.

Quand on n’a plus besoin d’une chose, viennent des gens qui vous l’offrent. Ce dont on n’a plus que faire se trouve facilement.

fils. — Chacun est le fils de ses œuvres.

Chaque homme est ce que ses œuvres ou ses qualités personnelles le font être ; il tire sa valeur réelle de lui-même.

Au demeurant le meilleur fils du monde.

Le meilleur fils du monde se disait autrefois dans le même sens