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CHI

que Rabelais ait oublié de l’ajouter à la liste des deux cent-quinze jeux auxquels s’esbattait le jeune Gargantua, après s’estre lavé les mains de vin frais, et s’estre escuré les dents avec un pied de porc.

Les chèvres de Blois.

Ce sobriquet, rapporté par Guill. Cretin (page 176), fut autrefois donné aux femmes de Blois, parce que, dit Le Duchat, elles étaient toutes, généralement parlant, laides et de mauvais air, de vraies chèvres coiffées.

Je crois que le sexe blaisois possède aujourd’hui toutes les qualités opposées aux défauts signalés dans cette citation, dont il ne saurait se plaindre, s’il est vrai qu’il n’y ait que la vérité qui offense.

chevrier. — Les chevriers de Nîmes.

Le territoire de cette ville comprenait autrefois une très vaste lande aujourd’hui défrichée, où l’on fesait paître beaucoup de chèvres. De là le sobriquet de Cabriers ou Chevriers de Nimes.

On dit, en Languedoc et en Provence, d’un homme qui brave le respect humain : Il fait parler de lui comme le chevrier de Nimes. Ce qui vient, dit-on, de ce qu’un chevrier nîmois, rustique Érostrate, voulut mettre le feu à la Maison carrée pour se rendre célèbre.

chien. — Chien qui aboie ne mord pas.

C’est-à-dire que celui qui fait le plus de menaces n’est pas celui qui est le plus à craindre. — Ce proverbe est très ancien. Quinte-Curce nous apprend qu’il était usité chez les Bactriens. Apud Bactryanos vulgo usurpabant canem timidum vehementius latrare quam mordere. — Les Turcs disent : Le chien aboie, mais la caravane passe.

Un chien regarde bien un évêque.

On ne doit pas s’offenser d’être regardé par un inférieur.

Ce dicton, qu’on adresse à un sot dont la susceptibilité s’irrite quand on fixe les yeux sur lui, signifie en développement : Êtes-vous donc un objet si sacré qu’il faille baisser respectueusement la vue en votre présence, et un homme ne peut-il vous