Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.
205
CHA

sert plus guère, est le participe du verbe choir ; et chape-chute est la même chose que chape tombée.

chapeau. — Frère chapeau.

On donnait autrefois le surnom de frère chapeau, chez les religieux mendiants, à un frère qui avait l’emploi d’accompagner un père dans les quêtes, parce que ce frère portait un chapeau au lieu de capuchon. Maintenant on appelle quelquefois ainsi, par allusion, un homme qui s’attache à quelque patron pour lui servir de compère, et pour faire valoir son mérite dans le monde. Mais on entend plus souvent par frère chapeau un vers oiseux, qui n’est amené que par le besoin de rimer le distique, auquel il va tout juste comme un œil postiche à un borgne. Cette dernière acception a été créée par Boileau.

C’est la plus belle rose de son chapeau.

C’est-à-dire le plus grand, le plus précieux de ses avantages. On dit aussi : C’est le plus beau fleuron de sa couronne. — Le chapeau, chapel ou chapelet de roses, était une couronne que nos pères se plaisaient à porter dans les circonstances solennelles. Cette couronne était aussi le prix qu’un servant d’amour recevait de sa très honorée dame, dont les blanches mains la lui posaient sur la tête.

Être comme saint Rock en chapeau.

Cette expression proverbiale qu’on emploie pour dire qu’on est abondamment pourvu d’une chose, qu’on en a plus qu’il n’en faut, est fort controversée. Les uns prétendent que le mot chapeau doit y être écrit au singulier, les autres qu’il doit y être écrit au pluriel. Diderot a adopté la dernière orthographe dans cette phrase de Jacques le fataliste et son maître : « Te voilà en chirurgiens comme saint Roch en chapeaux ; » et l’éditeur des œuvres de ce philosophe a remarqué, dans une note, que saint Roch avait trois chapeaux, avec lesquels on le voit souvent représenté. Cependant on a soupçonné cet éditeur d’avoir pris sous son bonnet les trois chapeaux de saint Roch, et j’avoue pour mon compte que, n’ayant pu découvrir aucune preuve du fait iconologique dont il parle, je suis porté à croire