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BOI

verbe grec qu’Apulée attribue à Pythagore, et qu’il rapporte traduit ainsi en latin dans sa première apologie : Non e quovis ligno fiat Mercurius.

De tout bois, comme on dit, Mercure on ne façonne.

(Régnier.)

Un tronc de figuier suffisait pour faire la statue d’un dieu aussi grossier que Priape ; mais il fallait un bois plus précieux pour celle de Mercure, le dieu des beaux-arts.

Porter bien son bois.

Se tenir bien droit en marchant, avoir un maintien, un port distingué. Cette locution figurée s’employa primitivement au propre, en parlant d’un homme d’armes qui portait avec grâce sa pique ou sa lance qu’on nommait bois. Montaigne a dit (liv. i, chap. 33) : Rompre un bois, pour rompre une lance.

boisseau. — Il ne faut pas cacher la lumière sous le boisseau.

Il ne faut pas laisser inutiles les talents dont on est doué. Proverbe pris des paroles de l’Évangile selon saint Marc (ch. 4, v. 21), Numquid venit lucerna ut sub modio ponatur vel sub lecto.

On disait à un homme modeste : Il y a des fentes au boisseau sous lequel se cachent les vertus.

boisson. — Il est de l’ordre de la boisson.

C’est un franc buveur.

Il y avait, au commencement du xviiie siècle, un Ordre de la boisson ou de l’étroite observance, dont le fondateur et grand-maître était M. de Posquière, né dans la petite ville d’Aramon, sur la rive droite du Rhône, homme célèbre parmi les coteaux et les gourmets de son temps. Le quartier-général de cet ordre était à Villeneuve-lez-Avignon, dans une maison de campagne appelée Ripaille. Tous ceux qui y étaient admis prenaient des noms et des devises analogues à leur caractère ou à leur goût particulier en fait de mets et de coulis, comme frère Jean des vignes, frère Splendide, frère Roger-bon-temps, frère Magnifique, frère Templier, frère de Flaconville, frère Boit-sans-eau, frère Boit-sans-cesse, etc. Tous les diplômes commençaient par cette formule :