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BOI

ou des gaufres qu’ils trempaient dans leur vin. De vieux Missels attestent cette coutume, qui fut observée aux noces de la reine Marie et de Philippe II.

Selden (uxor hebraica) a signalé parmi les rites de l’église grecque une semblable coutume, qu’il regarde comme un reste de la confarréation des anciens.

Stiernhook (De jure suevorum et gothorum, p. 163, édition de 1572) rapporte une scène charmante qui avait lieu aux fiançailles chez les Suèves et les Goths. « Le fiancé entrant dans la maison où devait se faire la cérémonie, prenait la coupe dite maritale, et après avoir écouté quelques paroles du paranymphe sur son changement de vie, il vidait cette coupe en signe de constance, de force et de protection, à la santé de sa fiancée, à qui il promettait ensuite la morgennétique (morgenneticam), c’est-à-dire une dot pour prix de la virginité. La fiancée témoignait sa reconnaissance, puis elle se retirait pour quelques instants, et ayant déposé son voile, elle reparaissait sous le costume de l’épouse, effleurait de ses lèvres la coupe qui lui était présentée et jurait amour, fidélité, diligence et soumission. »

Les idylles de Théocrite et les églogues de Virgile n’offrent pas de tableau plus gracieux.

Boire comme un chantre.

Le chant augmente la soif, de là vient la réputation qu’ont les chanteurs d’être des buveurs infatigables.

Les gens de ce métier ont toujours la pépie,

a dit Poisson, et le vers de ce fameux Crispin n’a rien d’exagéré.

C’est une opinion populaire, consignée par Laurent Joubert dans son Ramas de propos vulgaires, que, quand on a bu on chante mieux. Elle a été accréditée, sans doute, par les chantres eux-mêmes, afin qu’on eût de l’indulgence pour leur péché favori.

Boire comme un saunier.

C’est-à-dire beaucoup, parce que les sauniers ou marchands de sel sont toujours très altérés. — Rabelais a dit : « Panocrates,