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BAP

Les Espagnols se servent du proverbe suivant : Abaxanse los adarues y alcanse los muladares. Les murs s’abaissent et les fumiers se haussent. C’est-à-dire les grands deviennent petits et les petits deviennent grands.

Irus et est subito qui modo Cresus erat.

(Ovid.)

Platon disait : Il n’est point de roi qui ne soit descendu de quelque esclave ; il n’est point d’esclave qui ne soit descendu de quelque roi.

banquet. — Banquet de diables.

Repas où il n’y a point de sel. On dit, dans le même sens, Souper de sorciers, et ces deux expressions ont une origine commune ; elles sont dérivées d’une croyance superstitieuse qui attribuait aux diables et aux sorciers la plus forte horreur pour le sel, attendu que le sel est le symbole de l’éternité, et qu’étant exempt de corruption il peut en préserver toutes choses. C’est ce que dit Morésin dans son curieux ouvrage intitulé Papatus (p. 154) : Salem abhorrere constat diabolum et ratione optimâ nititur, quia sal æternitatis est et immortalitatis signum neque putredine neque corruptione infestatur unquam sed ipse ab his omnia vindicas.

baptisé. — N’attendez rien de bon d’un homme mal baptisé.

C’est une superstition bien ancienne qu’il y a des noms heureux et des noms malheureux, et que la destinée de chaque individu est pour ainsi dire écrite dans celui qu’il porte. Cette superstition était fort accréditée chez les Romains, qui cherchaient ordinairement à connaître par un présage appelé Omen nominis, si les personnes auxquelles on confiait la direction de quelque affaire, soit publique, soit privée, rempliraient leur mission avec succès. Ils détestaient les noms dont la signification rappelait quelque chose de triste ou de désagréable, et quand ils levaient des troupes, le consul devait prendre soin que les premiers noms inscrits sur le contrôle fussent de bon augure, comme ceux de Valérius, Victor, Faustus, etc. S’il ne