Page:Quitard - Dictionnaire des proverbes.pdf/114

Cette page a été validée par deux contributeurs.
94
BAB

Crine ruber, niger ore, brevis pede, lumine læsus,
Rem magnam præstas Zoile si bonus es.

Avec cette crinière rousse, ce visage noir, ce pied boiteux et cet œil unique, tu es un vrai phénomène, Zoile, si tu es bon.

Chez les Hébreux, le Lévitique excluait de l’autel les aveugles, les bossus, les manchots, les boiteux, les borgnes, les galeux, les teigneux, les nez trop longs et les nez trop courts.

Ne savoir ni A ni B.

Les Latins, pour désigner un homme tout à fait ignorant, se servaient du proverbe suivant qu’ils avaient reçu des Grecs : Nec litteras didicit nec natare. Il ne sait ni lire ni nager. Ce qui fait voir qu’à Rome, ainsi qu’à Athènes, la natation était jugée tellement utile, qu’on l’enseignait aux enfants avec le même soin que la lecture. L’empereur Auguste ne voulut pas qu’un autre que lui montrât à nager à ses petits-fils ; et Trajan fut loué par son panégyriste comme très habile nageur.

On n’a pas plutôt dit A qu’il faut dire B.

On n’a pas plutôt dit ou fait une chose qu’on est entraîné à en dire ou à en faire une autre pour satisfaire à l’exigence d’autrui. Une concession ne va presque jamais seule.

Ce proverbe est aussi allemand : Wer A sagt muss auch B sagen.

Quelqu’un a dit : Si j’avouais que mon ami est borgne, on voudrait me faire avouer qu’il est aveugle.

babouin. — Baiser le babouin.

C’était autrefois l’usage, dit Richelet, de tracer avec du charbon sur la porte ou sur le mur d’un corps de garde certaine figure grotesque qui représentait d’ordinaire un babouin (espèce de gros singe dont la queue est très courte et le museau très allongé), et lorsqu’un soldat avait commis quelque faute, il était condamné par ses camarades à baiser cette figure. Ce qui donna lieu à l’expression proverbiale Baiser le babouin, c’est-à-dire faire des soumissions honteuses et forcées.