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toujours nous avons baigné notre couronne dans le sang de Golgotha.



Rosa Mystica.

J’ai mis tous vos parfums dans ma cassolette ; n’ayez pas peur, ils ne sont pas perdus ; je vous les rendrai pour l’éternité.



Chœur des Fleurs.

Sans jamais nous lasser, nous avons grimpé par les sentiers des chamois jusqu’au sommet des Alpes, pour voir notre seigneur de plus près. Sans jamais plier sur nos genoux, nous sommes descendues fraîches et matinales jusqu’au fond des grottes, pour demander si notre maître ne s’y était point endormi. De nos sommets nous avons vu, sans avoir peur, la lave des volcans frapper à la porte des villes et s’asseoir, comme une foule, au seuil des maisons et sur le banc des théâtres. Du bord de nos cavernes, nous avons vu en souriant les armées, les chariots de guerre, les chevaux à la croupe bondissante, se baigner dans leur rosée de sang, les cimiers se dresser, les écus flamboyer et les épées cueillir leurs fruits mûrs sur la branche de l’arbre des batailles. Quand les sceptres des rois se desséchaient entre leurs mains, quand les peuples, l’un après l’autre, se fanaient dans leur automne, nous venions à leur place germer dans leurs vallées, et oindre nos couronnes dans la pluie de leurs caveaux.

De notre passé nous ne regrettons pas une heure ; à présent qu’allons-nous devenir ?



Mater Sanctissima.

Ne craignez rien, je vous cueillerai dans votre haie pour me faire une guirlande, comme une jeune jardinière.



Chœur des Oiseaux.

Et nous aussi, nous avons fait ce que notre