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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

dîne rarement en public. Aux autres tables, et après le dîner à la grande table, on garde le vin soit pour des invitations à des réunions privées, soit pour ce qu’on nomme les chambres communes des différents ordres, gradués et sous-gradués, etc. Les dîners sont toujours simples et sans prétention — j’entends ceux du hall. — Le choix se borne à deux ou trois plats de viande et aux légumes ordinaires. Jamais de poisson, même comme plat comptant au menu ; jamais de potages, jamais de gibier. Excepté lors de très rares fêtes, j’ai à peine remarqué quelques changements dans ce menu si simple d’Oxford. Cela est prouvé par la moyenne à laquelle se montent les battels. Beaucoup de jeunes gens s’arrangent sur le pied d’une guinée par semaine ; c’est ce que j’ai fait pendant des années ; ce prix, à raison de trois shellings par jour, représente tout ce qui est nécessaire pour les repas, excepté le thé, le sucre, le lait et le vin. Il est vrai que des gens plus riches, d’autres plus dépensiers, d’autres plus insouciants, avaient des battels souvent bien plus élevés, mais s’ils persistaient dans cet excès, ils encouraient les censures plus ou moins pressantes du chef du collège.

Maintenant résumons, on prenant pour base la durée moyenne du séjour dans un des collèges d’Oxford, un peu moins de trente semaines. Il est possible d’avoir des termes courts, comme on dit en langage technique, en ne résidant que treize semaines, ou quatre-vingt-onze jours, mais comme ce raccourcissement de la résidence n’est point autorisé, si ce n’est de loin en loin dans un collège, je prendrai pour base le strict maximum de résidence, trente semaines. Les dépenses se répartissent comme suit :