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SOUVENIRS AUTOBIOGRAPHIQUES

d’étudiants se sont mis en tête de se réunir pour se livrer aux jeux de hasard, ils sauront toujours s’arranger pour esquiver la surveillance qui a pour but de les découvrir par des moyens honorables ou décents. D’ailleurs je vais faire à ce propos deux remarques qui peuvent disposer à quelque modération dans les jugements peu charitables que l’on porte sur la discipline d’Oxford. La première se rapporte à l’âge de ceux qui sont l’objet de cette discipline, et on commet généralement une très grave erreur à cet égard. Dans le dernier Parlement, non pas une fois, mais à maintes reprises Lord Brougham et d’autres considéraient comme admis que les étudiants d’Oxford n’étaient que de jeunes garçons ; et ils le disaient non pas en l’air, ou par hasard, mais à dessein, en vue de préparer les voies à un argument ; par exemple pour établir combien ces étudiants étaient peu en état de juger les trente-neuf articles auxquels on leur demandait leur adhésion. Or, cela prouvait une ignorance bien extraordinaire, et l’origine de cette erreur montrait quelle légèreté présidait à leurs travaux législatifs. Ces nobles Lords avaient puisé leurs idées d’une université uniquement dans celle de Glasgow. Là tout le monde connaît un fait que je mentionne sans y ajouter ni éloge ni blâme, que les étudiants y entrent dès l’âge de quatorze ans. On peut à bon droit les regarder comme de jeunes garçons. Mais à Oxford le minimum de dix-huit ans est l’âge où les jeunes gens commencent à résider. L’âge du plus grand nombre est de vingt ans et au-dessus. Cela veut dire que cet âge de vingt ans est l’âge minimum pour la très grande majorité des étudiants, et il doit y avoir un plus grand nombre