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dons une réponse, et s’ils nous on font une, vous allez voir dans quel dilemme ces valets de sac et de corde vont se faire prendre. S’ils ne font que comparer Oxford avec un Oxford idéal, ou meilleur, qui existerait dans un monde idéal et meilleur, tout ce qu’ils auront dit, — déduction faite des mensonges matériels — n’est qu’un vain déploiement de rhétorique, et toute la discussion prend la forme de ces combats entre des ombres, entre charlatans, vendeurs de scolastique, qu’étaient les gladiateurs pour rire, ces umbratiles doctores. Et d’autre part, s’ils prétendent se placer sur un autre terrain, celui d’une institution dont l’organisation soit connue, s’ils prétendent que leurs accusations contre Oxford ont pour base une comparaison latente avec Edimbourg, Glasgow, Iéna, Leipsick, Padoue, etc., alors ils exhibent dans toute sa nudité, non seulement leur mensonge, mais encore leur impudence. Alors, en effet intervient, en une sorte de révélation, comme un Deus ex machina qui vient faire éclater la vérité, cette simple réponse à la question posée plus haut : À quoi servent, à quoi visent les vastes édifices d’Oxford ? Une Université, aucune Université en général, n’a besoin, comme je l’ai montré, d’être un corps visible, un édifice construit par des mains humaines. À quoi donc sert cet Oxford visible ? Quel est ce cinquième objet, ce perfectionnement raffiné des objets ordinaires que se proposent les institutions, et que prétend réaliser ce vaste ensemble des hôtelleries d’Oxford, ces hôtels monastiques dirigés par leurs fondateurs, ou gouvernés par leurs possesseurs actuels ?

Prêtez l’oreille, lecteur, voici la réponse :

Ces vastes édifices sont consacrés à un objet ab-