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DU MANGEUR D’OPIUM

ments contenant les instruments et les matériaux nécessaires pour de minutieuses recherches, par exemple et tout d’abord des livres, des manuscrits, en second lieu des cartes, des plans, des globes, en troisième lieu les appareils coûteux qu’exigent des études comme l’astronomie sidérale, la chimie électrique, la physiologie, etc. Tout cela ne peut être considéré tout au plus que comme un avantage accidentel, secondaire, quand on se place au point de vue des fondateurs. Il y a deux objets bien plus élevés, bien autrement impératifs dans la conception et l’organisation d’institutions de ce genre, d’objets qui se haussent tout d’abord à un rang assez distingué pour occuper les méditations d’un législateur et mériter la protection de l’État.

Ces deux objets se résument en ceci :

Premièrement, la collation des grades, c’est-à-dire la délivrance d’attestations formelles, de garanties sur la compétence à donner un avis, une instruction, une aide, dans les trois grandes sciences libérales, qui s’appliquent à la vie humaine.

2° L’emploi de fonds destinés à entretenir des chaires déterminées de manière qu’il y ait une série ininterrompue de gens autorisés, voués à l’enseignement public, des branches les plus élevées de la science, que leurs générations se succèdent de siècle en siècle.

Ce second résultat étant réalisé, on est assuré que les grandes sources originales des connaissances libérales et des sciences plus austères ne se tariront jamais.

Le premier résultat aboutit à ce que cette source intarissable soit toujours employée à produire et à éprouver les travaux nouveaux, à les entretenir sans cesse, pour les déverser dans le service