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DU MANGEUR D’OPIUM

tuelle, pour en chasser tout ce qui est mal vu du gouvernement. J’appellerais cela une commission telle qu’Henri VIII en nommait pour les confiscations, et ayant pour but de modifier intégralement l’institution.

Dans ces conditions, je crois qu’un véritable tableau d’Oxford dans son état actuel, tableau qui serait également applicable à Cambridge, devra être également bien accueilli des partisans et des adversaires. Et au lieu de tracer ce tableau d’une façon didactique, ou selon une classification logique des divers sujets qu’il embrasse, j’emploierai le procédé historique, c’est-à-dire que je suivrai l’ordre dans lequel les faits les plus importants de la cause se sont présentés devant moi, dans les hasards de mon enquête personnelle. Nul ne se trouvait mieux placé que moi pour être bien informé, car tandis que la plupart des jeunes gens viennent à l’Université avec des intentions parfaitement arrêtées quant au choix de tel ou tel collège, et n’ont par conséquent aucun motif pour s’enquérir ou s’informer, j’y arrivai au contraire tout seul, en pleine indépendance, dans l’indécision la plus complète. Il m’était entièrement libre de déterminer le moindre détail de ma situation, de mes relations futures, de choisir le collège auquel je m’adjoindrais, et dans lequel des deux ordres j’entrerais, tous deux m’étant également ouverts. D’ailleurs, mon arrivée même, en cette année-là, fut le résultat d’une conversation fortuite.

Dans la dernière partie de l’année 1803, j’habitais avec ma mère le prieuré de Saint-Y —, une belle demeure qu’elle avait en partie fait construire sur ses propres plans, et qui se composait