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tageait assez souvent la stance de dix vers en un sixain et un quatrain. Cette méthode, plus heureuse que celle qui joint un distique à deux quatrains, aurait pu être consacrée mais la méthode usitée est encore préférable.

Racine n’avait pas dans l’oreille la véritable harmonie de ces strophes dans la même ode, il les coupe tantôtaprès le sixième vers, tantôt après le septième.

OBSERVATIONS GÉNÉRALES.

1° Nous aurions pu trouver dans les poëtes antérieurs au siècle de Louis XIV bien d’autres modèles de stances ; mais nous avons négligé toutes celles qui violaient la règle que nous avons donnée au commencement de ce chapitre, savoir que deux rimes de même nature ne doivent pas commencer et finir une stance. Cette règle, fondée sur un principe général, a été longtemps ignorée. Malherbe y a manqué dans les stances suivantes

Tel qu’au soir on voit le soleil

Se jeter aux bras du Sommeil,

Tel au matin il sort de l’onde.

Les affaires de l’homme ont un autre destin Après qu’ est parti du monde,

La nuit qui lui survient n’a jamais de matin. Jupiter, ami des mortels,

Ne rejette de tes autels, etc.

Cependant les couplets qui sont chantés sur une même mélodie doivent avoir tous au même vers des rimes de même nature, et dans ce cas l’on tolère que le poète s’écarte du précepte général.