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ce travail il y avait à modifier dans cesse la coupe peu précise des pendants, l’auteur se sert du mot tailler comme équivalent de maçonner.

Cette méthode, certainement abandonnée lorsque l’art gothique se perfectionna, donne raison d’un fait qu’un architecte anglais très versé dans la connaissance du gothique, M. Willis, a établi sans pouvoir l’expliquer :c’est l’inclinaison des assises de pendants sur les nervure diagonales, inclinaison qui règne dans toutes les voûtes du temps de Philippe-Auguste[1]. M. Willis avait fini par y soupçonner une recherche de perspective ; mais il est évident que la seule explication à donner est l’intersection oblique du cylindre engendré, par les plans suivants lesquels on manœuvrait la corde.



IV

CHARPENTE



Un pont de bois (fol. 20 r.). — Par chu fait om on pont desor one aive de fus xx. pies de lonc  ; « par ce fait-on un pont sur une eau, de bois, de vingt pieds de long. » Le dessin n’est pas mieux tourné que l’explication, outre qu’il est extrêmement petit. La charpente du pont est posée contre des massifs de maçonnerie. Pour la petite portée qu’elle a, on ne saurait croire de combien de pièce elle se compose. Des contres-fiches partent du niveau de l’eau, et procurent ainsi une arche triangulaire. Les vieux ponts de bois que nous a légués le moyen âge sont mieux conçus que cela ; mais aucun n’est de l’époque reculée où vivait notre architecte.

2° Méthode d’assemblage pour suppléer à la longueur des solives (fol. 23 r.). — La figure est un cadre de solives boiteuses, posé sur le plan d’une construction carrée en maçonnerie. Légende :Ensi poes ovrer à one tor u à one maison de bas si sunt trop cor ; « ainsi vous pouvez travailler à une tour ou à une maison avec des pièces de bois ( ?) quand même elles seraient trop courtes. »

3° Méthode d’étayement (ibidem). — Elle consiste à contenir une maison qui tombe en avant, au moyen d’un étançon que l’on serre en

  1. Voyez le beau mémoire de cet auteur sur la construction des voûtes gothiques dans la Revue de l’architecte de M. César Daly, vol. de 1843