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est en effet l’organe mécanique auquel aboutit l’appareil dessiné par Villard de Honnecourt. Comme l’arbre de ce pivot adhérait à la statue, pour n’avoir pas à déranger celle-ci, on l’aura laissé subsister, lors de la suppression de la machine.

Le mécanisme figuré dans l’album est fondé sur le même principe que le mouvement d’horlogerie. Un contrepoids suspendu à l’extrémité d’une corde entraîne un poids moindre qui lui fait opposition à l’autre bout de la corde. Dans l’intervalle s’effectue, au moyen de diverses décompositions de mouvement, l’emploi de la force produite. Ainsi, du côté de contrepoids, la corde guidée par une poulie de renvoi va s’enrouler sur un arbre horizontal que modère un volant ; de là elle passe et s’enroule encore sur un arbre vertical qui est la pièce pivotante ; enfin, après avoir été reçue par une dernière poulie, elle retrouve la verticale par l’effet du poids qui la sollicite.

Mécanisme de l’aigle du lutrin (fol. 22 verso). — Voici encore un effet de mécanique admis par l’Église pour exciter l’admiration des fidèles. La légende est ainsi conçue :Par chu fait om dorner la teste del aquile vers le diachene kant list la vengile. « Ainsi fait-on tourner la tête de l’aigle vers le diacre lorsqu’il lit l’évangile. »

La figure que nous reproduisons à cause de son intérêt archéologique, demande à être corrigée et complétée par la pensée. D’abord l’aigle qu’on voit par son profil extérieur, devrait être représenté sur coupe, puisque le mécanisme était établi dans son corps, de même qu’un couvercle de boîte. La broche sur laquelle la corde est enroulée et nouée, devait rester immobile dans le cou de l’oiseau ; les deux poulies, posées sur des axes également immobiles, étaient au contraire dans le corps. On faisait jouer la machine en tirant la corde par un bout qui sortait vers la queue. Cette corde se raccourcissant faisait tourner le cou sur sa coulisse par la traction de la broche. La lâchait-on, un contre poids intérieur réagissait et l’aigle reprenait sa première attitude.

Chaufferette à mains (fol. 9 recto). Appareil usité à ce qu’il paraît dans les églises du XIIIe siècle, et dont la construction répond au problème suivant :Tenir un foyer suspendu dans une position constante