Page:Quatremère de Quincy - Essai sur la nature, le but et les moyens de l’imitation dans les beaux-arts.djvu/24

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
8
DE LA NATURE

ment ce à quoi l’imitation des beaux-arts ne doit pas prétendre. Voilà la ressemblance, qui ne sauroit être sa fin. La répétition par image étant l’opposé de la répétition par identité, toute imitation qui vise à celle-ci, tend à se dénaturer, par cela seul qu’elle vise à ne plus paroitre imitation.

Cette notion paroit peut-être trop simple pour qu’on ait besoin d’y insister ; peut-être aussi, vu sa simplicité, la croiroit-on peu digne d’être convertie en principe : toutefois, avant qu’on ait pu développer ce qu’elle renferme, je dois faire observer qu’un principe élémentaire est nécessairement simple, sinon il ne seroit plus un principe.




PARAGRAPHE II.

De l’idée qu’il faut se former de la ressemblance dans l’imitation propre des beaux-arts.

La ressemblance est sans doute la condition de l’imitation. Ces deux expressions et leurs idées se touchent de si près, qu’on prend souvent l’une pour l’autre dans le langage ordinaire. Ce n’est pas là qu’est le plus grand abus. Il consiste à confondre la ressemblance par image, ou celle des beaux-arts,