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DE L’IMITATION.

PARAGRAPHE XIV.

De l’illusion dans les œuvres de limitation.

Tout ce qui vient d’être établi sur la nature de l’imitation dans les beaux-arts, sur ce qu’elle est, sur ce qu’elle n’est pas, sur ce qu’on veut la forcer, sur ce qu’elle doit se refuser d’être, s’applique si naturellement à l’illusion, qu’on auroit pu se dispenser d’en soumettre la notion à une discussion particulière. Peut-être même seroit-il difficile de ne pas y reproduire quelques unes des considérations précédentes.

Cependant le mot illusion existe, il n’est pas synonyme d’imitation, il exprime certainement une variété d’idée en cette matière. On l’entend de plus d’une façon. On fait souvent de cette qualité le but unique de l’imitation, et des ouvrages de l’art ; Or, c’est cette prétention qu’il importe de réduire à sa juste valeur. Car en supposant qu’elle fût fondée, encore faudroit-il convenir et du degré de l’illusion, et du moyen de la produire. Nul doute, d’après ce qui a déjà été développé, qu’il ne puisse y avoir une illusion vicieuse, produit de l’ignorance et du mensonge. Le