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UN FILS.

Et si, par la douleur, je te vois abattu,
Sur l’aile d’un archange, au sein des nuits profondes,
Mon ame, franchissant la distance des mondes,
Viendra du haut des cieux ranimer ta vertu.
Mais non ; c’est une erreur que j’avais caressée,
Un rêve mensonger dont je m’étais bercée ;
L’enfant a disparu ; je reste seule, hélas !
Mon fantôme adoré, ma ravissante image,
Ce fils de mon amour, cet homme, mon ouvrage,
S’est enfui de mes bras.


Tel parfois un nuage aux formes fantastiques
Semble offrir à nos yeux des temples, des portiques,
Peuplés de séraphins se berçant dans l’azur,
D’anges tout rayonnans sous leurs célestes voiles,